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CHU de Besançon : nouveau cas d'exposition à l'amiante

Quinze laborantins du CHRU Jean-Minjoz , à Besançon, ont été exposés à l’amiante, début novembre, en marge des travaux de décontamination.Le désamiantage de l'hôpital Jean Minjoz de Besançon est en cours. Le laboratoire se situe juste à côté des travaux.

L'unité de macroscopie du laboratoire d'anatomo-pathologie jouxte la partie la plus ancienne de l'hôpital. Lieu des travaux de décontamination. 

Près de trois semaines plus tard, la salle concernée est toujours fermée bien que des analyses d’air réalisées vingt-quatre heures après les faits n’aient relevé aucune particule dans l’atmosphère de la pièce. Et deux des employés contaminés ce jour-là expriment leur mal-être.

« Une fine poussière blanche s’est abattue sur nous… »

Ils ne désirent pas apparaître publiquement, « la situation est déjà assez tendue comme ça ». Mais ils souhaitent que ce qui s’est passé se sache. « C’était le lundi 3 novembre à 15 heures. Le sous-sol où se situe le laboratoire est en travaux depuis trois ans. Il s’agit de remise aux normes et de dépollution. Le bâtiment est amianté à 80 %. On est actuellement dans la deuxième phase de désamiantage du second sous-sol. »

Ce jour-là « on entendait les marteaux-piqueurs dans la pièce à côté, les murs vibraient. Et puis, tout d’un coup, une fine poussière blanche s’est abattue sur nous. Nous étions quinze dans cette salle où l’on traite les prélèvements mais avons été les deux les plus exposés. »

Au-dessus du faux-plafond du laboratoire, un flocage à l’amiante s’est désagrégé sous les vibrations endurées. « Le temps que l’on réagisse et que l’on achève ce qu’on était en train de faire, il s’est passé un bon quart d’heure et c’était impossible de demander aux ouvriers d’arrêter leurs travaux. La zone où ils opèrent est totalement confinée. Il a fallu en passer par le chef de service, l’ingénieur chimiste pour contacter l’entreprise et, enfin, les ouvriers. »

Le soupçon d’une exposition à l’amiante s’impose rapidement. Il sera confirmé par le médecin du travail, qui délivre à chaque personne présente dans la salle un certificat d’accident du travail pour une suspicion d’exposition de trente minutes. « Toutefois, il est impossible de déterminer la quantité absorbée et les conséquences que cela peu avoir sur notre santé, même si tout le monde se veut rassurant. Nous, ce qu’on trouve étrange c’est d’avoir voulu continuer à travailler sur le site tout en réalisant les travaux. Même si le laboratoire représente une unité complexe à transférer. Aujourd’hui, alors que les travaux, déjà en retard de deux ans, sont arrêtés, la question est posée… »

Des questions se posent maintenant :
* pourquoi avoir continué l'activité du laboratoire pendant les travaux
* pourquoi ne pas avoir confiné le faux-plafond
* pourquoi le débit d'aspiration des hottes n'était-il pas contrôlé

Un CHSCT extraordinaire est en cours à l'hôpital.

http://www.formation-prevention-amiante.com/
Centre de formation en prévention du risque amiante sous-section 4 en Rhône-Alpes et sur toute la France.

Un procédé innovant pour rendre l'amiante inerte avec du lactosérum

Chemical Center, spin-off du département de chimie de l'Université de Bologne, a mis au point un procédé innovant capable non seulement de rendre l'amiante inerte, mais également de produire des matières premières commercialisables. La méthode fait interagir de l'amiante et du lactosérum et est composée de deux phases.

"La première est réalisée à température ambiante dans un réacteur en fibre de verre où sont placées une tonne d'amiante (amiante + ciment) et 10 tonnes de lactosérum. La réaction libère du CO2, produit de l'eau, et des ions calcium et des fibres d'amiante se déposent sur le fond", explique Giovanni Viola, directeur général de Chimical Center.

"Les fibres sont les protagonistes de la deuxième phase qui se déroule en quatre heures à une température de 150-180 degrés. Elle produit une solution d'ions métalliques récupérables par voie électrochimique et les phosphates, silicates et bactéries mortes sont utilisables comme engrais", ajoute Viola, intervenu à l'Italian Forum on Industrial Biotechnology and Bioeconomy (Ifib) qui s'est tenu récemment à Milan. Les solutions trouvées jusqu'ici pour se débarrasser de l'amiante n'étaient pas satisfaisantes. Les décharges, par exemple, ne résolvent pas le problème, mais se contentent de le reporter sur les générations à venir. Les méthodes thermiques basées sur la capacité à rendre inerte l'amiante à des températures élevées (le chrysotile, appelé amiante blanc, tend à se dénaturer à 500 - 600 ° C et à se cristalliser en forstérite à 820 ° C) sont coûteuses, libèrent des gaz polluants et ne peuvent être appliquées que dans les pays équipés de fours atteignant des températures élevées. De même, les processus physiques présentent plusieurs inconvénients: ils supposent l'utilisation de nombreux réactifs, tels que l'acide phosphorique, sulfurique, formique ou oxalique, et produisent des déchets difficiles à gérer.

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